Le Sénégal ne changera pas en 2025. Je suis désolé.

Demain marquera le début de 2025.

Nous aurions voulu que cette année soit celle du renouveau pour le Sénégal.

Après avoir contribué à faire tomber le régime de Macky Sall, nous avons soutenu l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, porteurs de la promesse d’une rupture systémique.

Nous nous sommes mis au service de la République pour neutraliser les saboteurs et protéger cette victoire porteuse d’espoir.

Dans les premiers mois d’installation, nous avons soutenu ce régime tout en restant fidèles à nos principes. Mais face à chaque renoncement, nous avons dit NON.

Nous n’avions pas le droit de trahir nos idéaux.

La non application de l’appel à candidature pour les postes stratégiques et le maintien du président au Conseil Supérieur de la Magistrature ont marqué des désaccords profonds, alors même que nous étions encore dans une posture de soutien.

Sur la réduction du coût de la vie, nous avons également pointé du doigt une approche inadéquate et proposer des alternatives.

Puis sont venues les législatives, auxquelles nous avons décidé de participer avec Gox Yu Bees.

Nous espérions une Assemblée nationale de rupture, composée de patriotes de tous horizons, capables de protéger les intérêts du peuple et de garantir une véritable indépendance institutionnelle.

Malheureusement, le choix a été fait d’une majorité mécanique, reproduisant une tradition vieille de l’indépendance : donner tous les pouvoirs à un seul camp. Dommage. Une rupture ratée, mais c’était la volonté populaire.

Après une analyse approfondie du budget 2025, de la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko, des rapports d’exécution budgétaire des neuf premiers mois de gestion, et des grands plans stratégiques comme la Stratégie Nationale de Développement 2025-2029 et le Master Plan 2024-2034, ma conviction est que le Sénégal ne changera pas en 2025.

Il n’y aura pas de création massive d’emplois : Les mécanismes proposés ne suffiront pas à résoudre le chômage de masse, notamment chez les jeunes.

Il n’y aura pas de rupture dans la gouvernance : L’idéologie étatique avec l’instrumentalisation des forces de l’ordre sera toujours d’actualité, le train de vie de l’État restera excessif, l’exécutif restera hyper centralisé, l’assemblée nationale ne jouera pas le rôle de contre pouvoir, la justice ne sera pas suffisamment reformée et les réformes nécessaires dans la gestion des collectivités territoriales seront timides.

Il n’y aura de grandes réalisations : Les choix stratégiques manquent d’audace, et les financements nécessaires pour des projets structurants ne sont pas clairement définis. Nos rues ne seront pas plus propres, et notre pays ne sera pas plus beau.

Ce n’est pas du pessimisme, mais un constat réaliste : le Sénégal ne changera pas fondamentalement en 2025.

Notre responsabilité sera de :

Pousser le gouvernement à respecter ses promesses.

Aider à changer de cap pour que le budget 2026 marque le début d’un véritable changement.

Exiger des ajustements en cours d’année, notamment par une loi de finances rectificative si nécessaire.

Nous ne baisserons pas les bras.

Que 2025 soit une année de prise de conscience collective, où chacun contribue à bâtir un avenir à la hauteur des espérances des Sénégalais.

Nous resterons vigilants, exigeants, et engagés pour un Sénégal véritablement nouveau.

Ameth DIALLO

Coordinateur national de Gox Yu Bees

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